Que se passe-t-il dans le monde du livre à l’étranger ?

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septembre 2025

Bonne nouvelle pour le secteur du livre en Allemagne : il y a de plus en plus de femmes dans les équipes dirigeantes des maisons d’édition, selon une étude réalisée cette année par le Börsenblatt :


"Les possibilités d’évolution professionnelle pour les femmes cadres sont meilleures dans les maisons d’édition que dans l’économie en général. C’est ce que montre une analyse dans le cadre du classement 'Les 100 plus grandes maisons d’édition' récemment publié par le Börsenblatt. Pourtant, les femmes représentent toujours nettement moins de la moitié des cadres dans le secteur privé allemand et, au fil des ans, peu de progrès ont été réalisés à cet égard. C’était l’un des messages clés du 'Berliner Demografiegespräch' (débat berlinois sur la démographie) organisé à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2025. Ainsi, l’Atlas numérique de l’égalité montre une légère augmentation de la proportion de femmes dans les postes de direction entre 2008 et 2022, passant de 25 % à seulement 28 %."

Börsenblatt, Francfort, 23 juillet 




Il Giornale della Libreria consacre un article aux adaptations littéraires de plus en plus nombreuses sur Netflix. Si certains craignent que des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale y soient transformés en produits de consommation destinés au grand public, d’autres estiment que le format de série permet au contraire de restituer la valeur de certains textes.


"Parmi les adaptations littéraires classiques les plus récentes disponibles sur la plateforme, on peut citer Il Gattopardo, une mini-série italo-britannique, et Cent ans de solitude. Toujours considérée comme l’une des œuvres les plus difficiles à traduire en images en raison de sa puissance onirique et de sa complexité narrative, la saga de la famille Buendía écrite par Gabriel García Márquez a débarqué sur la plateforme avec la participation directe des héritiers de l’écrivain. La décision de Márquez de ne pas céder les droits pendant des décennies reposait précisément sur la conviction que seule une longue série, et uniquement en espagnol, pouvait restituer la richesse du texte. Rodrigo García, fils de l’écrivain et producteur de la série, a expliqué que l’actuel 'âge d’or des séries' avait finalement permis de surmonter les réticences de son père."

Giornale della Libreria, Rome, 12 août




The Guardian revient sur un nouveau cas de censure de livres au Canada. Dans la province de l’Alberta, plusieurs ouvrages ont été interdits dans les écoles en raison de leur "contenu sexuel explicite", dont le célèbre roman La servante écarlate de Margaret Atwood, qui n’a pas tardé à y répondre à sa façon.


"Sur les réseaux sociaux, Atwood annonce qu’elle a écrit une 'nouvelle adaptée aux adolescents.' Cette histoire extrêmement brève retrace la vie de John et Mary, deux enfants 'très, très sages qui ne se curaient jamais le nez, n’allaient jamais à la selle et n’avaient jamais de boutons', écrit-elle, ajoutant qu’ils étaient des 'chrétiens fervents qui 'ne prêtaient aucune attention à ce que Jésus disait réellement des pauvres' et qui, au contraire, 'pratiquaient un capitalisme égoïste et rapace'. L’interdiction des livres en Alberta est le résultat d’un lobbying intense mené par des groupes conservateurs de défense des 'droits des parents' et reflète une tendance observée aux États-Unis. Les écoles publiques de l’Alberta ont jusqu’au mois d’octobre pour se conformer à cette décision, mais certaines ont déjà publié leur liste de livres interdits. Le conseil scolaire d’Edmonton a déclaré qu’il retirerait 200 livres des bibliothèques scolaires, dont 1984 de George Orwell et Brave New World d’Aldous Huxley."

The Guardian, Londres, 2 septembre




Publishing Perspectives attire l’attention sur une publication conjointe de près de 40 presses universitaires à travers le monde. Ces établissements ont collaboré à un recueil consacré aux questions d’immigration et de migration, partageant ainsi leur expertise sur "l’un des sujets les plus épineux et controversés d’aujourd’hui."

 

"'Le déplacement des personnes d’un lieu de résidence à un autre est aussi ancien que l’humanité elle-même. Alors, comment et pourquoi les migrations humaines entrent-elles périodiquement en collision avec la géopolitique, entraînant la diabolisation des individus qui choisissent de migrer ou qui sont contraints de fuir ?', s’interroge l’Association of University Presses, qui s’efforce de répondre à cette question dans une 'collection de lectures essentielles sur l’immigration' dont les titres sont présentés ici."

Publishing Perspectives, New York, 9 juillet 



Katja PETROVIC