Le stand France a rassemblé plus de 70 maisons d’édition françaises à Londres

Compte rendu

avril 2025

La London Book Fair 2025 a de nouveau accueilli des professionnels du livre de tous horizons : États-Unis, Allemagne, Inde, Pays-Bas, Italie, Turquie… Une présence remarquée de la Chine, avec un pavillon dédié à 19 structures éditoriales, a souligné l’envergure véritablement mondiale de l’événement.


Le stand France, géré par le BIEF, a rassemblé plus de 70 maisons d’édition françaises et exposé 2 500 titres, couvrant une large diversité de genres et de catalogues. La forte mobilisation, avec plus de 230 professionnels français présents, a illustré l’importance que cet événement continue d’avoir dans les échanges internationaux.





Une nouvelle fois, la foire a programmé des rencontres professionnelles particulièrement riches, notamment sur des sujets toujours d’actualité comme les livres audio, l’IA et les droits d’auteurs. Pour la première fois, une conférence sur trois jours a rassemblé éditeurs et chercheurs autour des enjeux de développement durable, de modèles économiques et de transformation numérique.



Les industries créatives britanniques s’inquiètent des propositions gouvernementales visant à assouplir les lois sur le droit d’auteur 



Auteurs et créateurs ont également été mis à l’honneur. Trois personnalités ont été distinguées en tant qu’"auteurs de l’édition 2025 de la LBF" : Monica Ali, Claudia Piñeiro et Frank Cottrell-Boyce. Le dessinateur britannique Jamie Smart, sacré "créateur de l’année", a par ailleurs animé une session de "live drawing" très remarquée.


Consolider les relations entre acteurs culturels français et britanniques 


Lors du traditionnel cocktail organisé entre professionnels français et anglais, cette année à la résidence de l’ambassadrice, S.E. Hélène Beauchêne a rappelé l’importance de consolider les relations entre les acteurs de la culture des deux côtés de la Manche, un travail mené au quotidien par l’équipe de l’Institut français et du Bureau du livre en particulier. Valérie Barthez, directrice générale adjointe de la SCELF, a évoqué la toute première édition de Shoot the book! à l’Institut français du Royaume-Uni qui s’était achevée la veille de l’ouverture de la foire, un nouveau temps fort d’une opération internationalement reconnue, une occasion de rencontres privilégiées entre les éditeurs français et les producteurs britanniques. 





Nicolas Roche, enfin, a évoqué avec gravité les débats très vifs entre les créateurs britanniques et le gouvernement de Keir Starmer. Les industries créatives britanniques s’inquiètent des propositions gouvernementales visant à assouplir les lois sur le droit d’auteur pour permettre aux entreprises technologiques d’utiliser des contenus protégés afin d’entraîner des modèles d’IA sans compensation ni consentement explicite des auteurs.


En réponse, une vaste campagne intitulée Make it Fair, lancée le 25 février 2025 et soutenue par des organisations telles que la Society of Authors, dénonce le risque de voir le travail des créateurs exploité gratuitement par les géants de la tech. Les créateurs réclament des règles claires et une rémunération équitable pour l’utilisation de leurs œuvres dans le développement de l’IA. Au-delà du débat politique en Angleterre, ces sujets revêtent une importance majeure dont l’issue intéresse (et inquiète) créateurs et professionnels dans le monde entier.



Nicolas ROCHE


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